Comment l’IA change déjà ma manière de donner cours ?

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Il y a maintenant 5 ans, j’entendais les premières explications d’autres formateurs concernant les potentiels usages de l’intelligence artificielle en éducation. Cela se déroulait lors d’un Café Numérique organisé à Liège. Cela me paraissait tellement fou, tellement lointain. Et pourtant, il faut bien avouer que lorsque je mets aujourd’hui en perspective ces explications, cette projection s’avérait exacte.   

L’intelligence artificielle est déjà annoncée comme une révolution dans de multiples domaines, pas uniquement dans celui de l’éducation. Industrie, médical, économie, social : la promesse est que rien n’échappera à ces nouveaux outils. Notre domaine à nous, l’école, est également en pleine interrogation. Ce questionnement déjà présent depuis quelques années pour le plus avertis du numérique, touche malheureusement de manière un peu plus frontale le grand public. 

Arrêtons-nous une seconde pour voir ce qu’en pense un des principaux concernés. J’ai nommé : ChatGPT ! 

« L’émergence de l’intelligence artificielle en éducation représente une avancée technologique majeure qui offre des possibilités inédites pour l’apprentissage et l’enseignement. Grâce à l’IA, les enseignants peuvent accéder à des données sur les performances des élèves en temps réel et personnaliser leur enseignement en conséquence. Les élèves peuvent également bénéficier d’outils d’apprentissage personnalisés, adaptés à leur niveau et à leur style d’apprentissage.

Cependant, l’utilisation de l’IA en éducation soulève également des questions importantes quant à la place de l’humain dans l’apprentissage. Certains craignent que l’IA ne remplace complètement les enseignants, ou qu’elle ne renforce les inégalités en créant des systèmes éducatifs personnalisés réservés aux élèves les plus performants.

Il est donc crucial que l’utilisation de l’IA en éducation soit encadrée par une réflexion éthique approfondie, visant à garantir que ces technologies servent réellement l’intérêt des élèves et ne les excluent pas de l’apprentissage. En fin de compte, l’IA peut être un outil puissant pour améliorer l’éducation, mais elle doit être utilisée de manière responsable et réfléchie pour véritablement révolutionner le domaine.« 

Source : ChatGPT

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IA : de quoi parle-t-on ?

L’intelligence artificielle (de son diminutif IA) , est loin d’être un concept nouveau à l’échelle de notre société. En 1950, Allan Turing posait déjà les bases de l’IA, dans « le jeu d’imitation ». Cette technologie, est également partagée dans différentes fictions écrites et audio-visuels (telle que 2001 l’Odyssée de l’espace). Les moyens techniques rattrapent aujourd’hui ce qui n’était encore hier qu’une projection vers l’avenir. Cependant, il serait une erreur de continuer à verser dans la vision stéréotypée de l’IA, comme étant une entité qui s’en prendra tôt ou tard à l’humain. Le fait est qu’à l’heure actuelle, c’est bien l’humain qui contrôle l’IA et non l’inverse, et c’est bien l’intelligence humaine qui décide de mobiliser ou non ces outils. 

Dans le Larousse, l’IA est décrite comme  » Un Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine. » Applications, sites Internet, appareils connectés, nombreuses sont les personnes qui utilisent déjà de l’IA sans nécessairement s’en rendre compte. 

Au niveau international, de grands organismes militant pour l’éducation et la culture ont également compris l’enjeux que l’intelligence artificielle représentera pour notre génération. Ainsi, je vous recommande par exemple de faire un peu de lecture sur le site de l’UNESCO concernant sa réflexion sur la place de l’IA en éducation. 

L’intelligence artificielle dans l’éducation (unesco.org)

Un rien de philosophie : "la notion de progrès"

L’un des représentants des Lumières, Nicolas De Condorcet affirme que l’Homme est perfectible. Il accorde sa confiance à l’humain afin que ceux-ci ne cesse de se perfectionner. Cela représente un idéal à atteindre pour l’esprit humain. Cette perfectibilité doit par exemple permettre à l’Homme d’améliorer les points suivants : 

  • Détruire les inégalités entre les nations
  • Améliorer les progrès de l’égalité dans un même peuple
  • Améliorer réellement le perfectionnement réel de l’Homme
 

En quoi la philosophie peut-elle trouver sa place dans cet article ? La raison est simple : prendre de la hauteur, et une perspective qui nous permettra d’envisager cette révolution tant annoncée différemment. A nous, pédagogue, et professionnel de l’éducation, de mobiliser ce nouvel outil afin de viser ces trois points importants. 

Si l’intelligence artificielle bouleverse déjà les pratiques dans notre société, il convient de s’interroger sur le véritable progrès que constitue ou non son utilisation, afin d’adapter le cas échéant nos usages de cet outil, ainsi que la méthodologie que l’on emploiera dans nos classes. 

Totalement occulter ce fait de société, n’aiderait pas nos élèves. Pire, elle creuserait le fossé de la fracture numérique. L’intelligence artificielle devrait être abordé de la même manière que l’éducation aux médias : on devra autant éduquer à l’IA que par l’IA. 

 

Faire ses premiers pas avec l'IA

Lorsqu’on débute avec un nouvel outil aussi vaste de l’IA, il est évident qu’avoir quelques conseils de base pour débuter est primordial (d’autant plus si en parallèle de cette première utilisation, nous sommes totalement novice en numérique). 

Avant de lire les lignes suivantes, voici l’explication de ma démarche : j’ai listé une série de conseils sur un document que j’ai ouvert en parallèle de cette écriture. Voyons si Chat GPT formule les mêmes conseils que moi concernant vos premières utilisations d’une IA dans une séquence de cours ! 

« Voici quelques conseils que je donnerais à un enseignant désirant se lancer dans l’utilisation de l’intelligence artificielle dans une séquence de cours :

  1. Comprendre les bases de l’IA : Avant de commencer à utiliser l’IA dans une séquence de cours, il est important que vous ayez une compréhension de base de ce qu’est l’IA, de ses applications et de son fonctionnement. Prenez le temps de lire des articles, des livres et de suivre des cours en ligne pour en apprendre davantage sur le sujet.

  2. Définir vos objectifs : Quel est le but de l’utilisation de l’IA dans votre séquence de cours ? Est-ce pour aider les étudiants à comprendre un concept particulier ou pour faciliter l’évaluation ? En définissant clairement vos objectifs, vous pourrez mieux déterminer quelles applications de l’IA sont les plus appropriées pour votre séquence de cours.

  3. Choisir les bons outils : Il existe une multitude d’outils d’IA disponibles pour les enseignants, allant des chatbots aux algorithmes de recommandation en passant par l’analyse de données. Choisissez les outils qui correspondent le mieux à vos objectifs et à votre niveau de compétence technique.

  4. Impliquer les étudiants : Impliquez les étudiants dans l’utilisation de l’IA dans la séquence de cours en les invitant à donner leur avis et en leur demandant de participer activement. De cette manière, les étudiants peuvent se sentir investis dans le processus et être plus engagés dans leur propre apprentissage.

  5. Faire preuve de transparence : Lors de l’utilisation de l’IA dans la séquence de cours, il est important de faire preuve de transparence en expliquant aux étudiants comment l’IA fonctionne et comment elle est utilisée dans le contexte de la séquence de cours.

  6. Évaluer les résultats : Évaluez régulièrement les résultats de l’utilisation de l’IA dans la séquence de cours afin de déterminer si elle a atteint vos objectifs. Si vous constatez que l’IA n’a pas eu l’impact souhaité, ajustez votre approche en conséquence.

Enfin, rappelez-vous que l’IA ne doit pas remplacer les enseignants, mais plutôt les soutenir dans leur travail. L’IA peut être un outil puissant pour aider les enseignants à personnaliser l’enseignement et à améliorer l’expérience d’apprentissage des étudiants, mais elle doit être utilisée de manière réfléchie et responsable.

Source : ChatGPT 

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Après comparaison, je dois bien avouer que Chat GPT fournit de chouettes conseils à un enseignant qui désirerait se lancer dans l’usage d’une IA. Mes conseils d’ailleurs, ne se seraient pas tant écartés de ceux-ci ! J’ajouterais cependant un point qui me semble crucial dans l’utilisation des IA telles que Chat GPT (mais pas que) : 

7. Formuler de la manière la plus précise sa demande à l’IA

La qualité d’une « requête » (appelée également « prompt ») définira la qualité de la réponse fournie par l’IA. Ainsi, si l’enseignant fournit une demande imprécise, incomplète à l’IA, la réponse générée elle pourrait bien ne pas convenir et aider l’enseignant et l’étudiant.  

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Un exemple humoristique donné par « Bescherelle » concernant les requêtes imprécises pouvant être envoyées à une IA.

Comment l'IA change déjà ma manière de donne cours ?

Lorsqu’un jour de cette année, un de mes élèves m’a avoué avoir réalisé un travail de rattrapage avec Chat GPT, j’ai réellement pris conscience que nous ne pourrons pas échapper à son impact dans nos salles de classe. Comment alors mobiliser ces nouveaux outils, positivement, pour ne pas en être victime, tout en proposant à nos élèves d’être des consommateurs avertis et positifs de ces IA ? Je vous propose les trois décisions personnelles que j’ai pu prendre dans mes classes. 

Première décision : je décidais d’être transparent avec mes élèves concernant ces nouveaux outils, et en parler lors des cours. Par cette transparence, j’amène le débat et contrôle les premières utilisations en posant un cadre qui pourra servir à mes élèves. 

Occulter la présence des IA dans notre société n’aiderait ni mes élèves, ni moi-même (comme il l’a été expliqué précédemment).

Seconde décision : revoir la manière d’amener les évaluations et les possibles travaux à domiciles.

  • Première option : Si de nouveaux outils permettent de réaliser une production différemment, est-ce considéré comme de la triche ? (si oui, l’enseignant précisera ce point dans sa grille d’évaluation).
  • La seconde option : celle que j’aurais tendance à privilégier personnellement, consistera à y autoriser l’élève, en exigeant un référencement, ainsi qu’une reformulation de la réponse obtenue. On peut également penser à demander à l’élève une capture d’écran de la réponse obtenue, afin de comparer sa production finale. 

« Et comment vérifier si l’élève a fait du copié-collé sur Chat GPT par exemple ? »

Question bien délicate tant les solutions semblent contournables. Il existe bien le site ZeroGPT – Chat GPT, Open AI and AI text detector Free Tool qui permet de copier-coller des parties de texte pour évaluer si elles proviennent ou non d’une IA. Mais avec un rien de reformulation et de modification, le site passe facilement à travers. 

Et si finalement, cela ne représentait pas une bonne occasion pour l’enseignant : expliquer à ses élèves que ce site existe, mais qu’il faudra donc reformuler, adapter, s’approprier le contenu avant de faire un simple copier-coller ! 

Troisième décision : éduquer à / par les IA dans un projet de sciences sociales nommé « mon IA idéale ». Interessé.e de découvrir ce projet ? Voici en 10 slides le résumé de celui-ci ! 

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Des exemples d'outils et ressources

Envie de poursuivre la réflexion autour de l’usage de l’intelligence artificielle dans notre société, et plus particulièrement le milieu de l’éducation ? N’hésitez pas à consulter les différentes ressources suivantes que nous avons pu compiler ! 

En espérant sincèrement que celles-ci pourront vous aider afin de développer vos pratiques pédagogiques. 

PS : Un article écrit avec l’aide de Chat GPT qui est référencé pour chaque partie où elle intervient, et une liste de musiques inspirantes qui susciteraient chez chaque humain une grande émotion ! 

Un mur collaboratif compilant les meilleures ressources pour l’IA (que nous avons pu utiliser lors de notre créacamp avec nos amis et collègues de L’Ecole branchée)

Un épisode de notre podcast « La Notif » qui permet d’aborder les biais pouvant se retrouver dans les différents algorithmes que nous utilisons. 

Laurent Di Pasquale

Formateur TICE pour l’eduLAB